Historique du groupe Azote & Soufre
Les années 90 ont été très axées sur les réflexions autour de la mise en place de la directive européenne sur les nitrates. Certains membres du groupe azote avaient alors participé à des groupes de travail initiés à l’époque par le CORPEN.
Le groupe azote a rédigé dans le milieu des années 90 le “Guide méthodologique pour le calcul de la fertilisation azotée des cultures annuelles” à la demande du CORPEN.
Les thèmes abordés par la suite sont revenus sur la compréhension des mécanismes explicatifs des flux d’azote.
Les principaux thèmes abordés depuis la création du groupe
- Pertes gazeuses aux dépens des engrais minéraux et organiques et aux dépens des sols : travaux sur la volatilisation ammoniacale des engrais de ferme de l’INRA Rennes, de l’IRSTEA Rennes, travaux sur la mesure de la volatilisation par voies directes (micrométéorologie) et indirecte (défauts de bilan du traçage isotopique) de l’INRA Versailles, Grignon et Laon-Reims, travaux sur la dénitrification de l’INRA Dijon.
- Immobilisation microbienne de l’azote dans le sol sous culture : travaux par traçage isotopique de l’INRA Laon et collaboration de la CRA Lorraine.
- Effets des carences temporaires en azote sur le blé : INRA Grignon.
- Recherche d’une meilleure efficience de l’azote des fertilisants par la diminution de la compétition entre la culture, les pertes gazeuses et l’immobilisation microbienne : CRA Lorraine propose une méthode de calcul et de fractionnement de la fertilisation azotée du blé.
- Recherche d’une meilleure adaptation des doses d’azote sur céréales par l’utilisation des outils de pilotage de la fertilisation azotée : ARVALIS, INVIVO, YARA, GPN.
- Synthèse des travaux sur la fertilisation azotée du colza : raisonnement de la fertilisation azotée et rôle du colza d’hiver dans la gestion environnementale de la rotation culturale : CETIOM, INRA Grignon, INRA Reims, ESA Lille.
- Azote et agriculture de précision : contributions de ARVALIS, de l’INRA Avignon, présentation des outils opérationnels ou en préparation Hydro N-Sensor, Photos satellitaires.
- Modèles de culture et outils d’aide à la décision pour la gestion de la fertilisation azoté
- Réglementation azote
Les productions du groupe :
- Note sur l’amélioration des pratiques en vue de limiter les risques de pertes d’efficacité des apports azotés minéraux (2022)
Actualisation de la note de 2013
- Calcul de la fertilisation azotée des cultures annuelles (2013)
Recueil des communications – Académie d’Agriculture-COMIFER-232 pages
- Calcul de la fertilisation azotée des cultures annuelles (1996)
Guide méthodologique pour l’établissement des prescriptions locales – 59 pages
- Lysimétrie : évaluation et contrôle des transferts d’azote (1995)
Recueil des communications – Académie d’Agriculture-Comifer – 208 pages
- Connaissances nouvelles pour une fertilisation azotée raisonnée (1987)
Recueil des communications – Académie d’Agriculture-COMIFER-232 pages
Pour télécharger gratuitement les productions du groupe azote
Éléments du bilan du soufre au niveau national
Entrées :
- Apports par les engrais minéraux : grâce à la compilation statistique effectuée par l’Unifa on sait que en 2002-03 l’apport de SO3 a été de 474.369 t (hors soufre des engrais magnésiens) soit une estimation totale de l’ordre de 560.000 t SO3. Ces apports ont baissé de 1998 à 2001 pour remonter légèrement. Quant à la structure de cette consommation on note que si les engrais composés contribuent pour la moitié, les azotés soufrés se sont renforcés au fil du temps au détriment des apports de soufre par les engrais phosphatés. Régionalement ces apports de soufre ont diminué surtout dans les régions d’élevage et de polyculture-élevage (Bretagne, Pays de Loire).
- Apports par les déjections animales : alors que le soufre des engrais minéraux est sous forme sulfate, donc directement assimilable, celui des engrais de ferme n’est sous forme minéral que pour une très faible proportion. L’essentiel du soufre des déjections animales se trouve sous des formes organiques, dont la biodisponibilité l’année même est minime (minéralisation annuelle de 1 à 3% de ce soufre organique d’après des travaux danois). En tout état de cause l’estimation de cette source “déjections animales” aboutit à environ 325.000 t SO3 Régionalement cette source n’a de forte incidence qu’en Bretagne principalement.
- Retombées atmosphériques : 14 kg S03 /ha/an de déposition en 1997, ce qui laisse supposer un chiffre autour de 10 à 11 kg aujourd’hui
- Pas d’information sur les apports par les résidus de l’industrie agroalimentaire, les boues d’épuration et les eaux d’irrigation
Sorties :
- Exportations par les cultures : en reprenant la méthodologie de l’étude FNIE- The Sulphur Institute de 1982-83, on aboutit pour 2003 à 955.946 t SO3 soit 10% de plus qu’il y a 20 ans (progression des rendements et forte hausse de la sole colza).
- Lixiviation : un poste éminemment variable qui va de quelques dizaines de kg à 340 kg S03 /ha/an selon pluviométrie et type de sol. Une estimation totale annuelle de ces pertes au niveau national est impossible.
Cette approche bilan laisse penser que dans les régions de grandes cultures les besoins totaux en soufre, en particulier lors des années de forts rendements, ne sont pas complètement couverts. Il faudrait toutefois affiner au niveau régional, tout en sachant que le bilan est surtout pertinent au niveau de l’exploitation et pour les cultures les plus exigeantes en soufre.
L'état des préconisations actuelles
- Colza : la préconisation CETIOM de 75 kg/ha SO3 établie voici 15 ans est largement suivie d’après leur enquête annuelle. Toutefois 25% des surfaces de colza en reçoivent aucun apport de soufre. Pas de préconisation quant au type d’engrais soufré par le CETIOM.
- Blé tendre et orge d’hiver : Arvalis a publié en avril 2003 une grille réactualisée. En fonction de 3 critères (sol, pluviométrie d’octobre à février, et apport de soufre sur précédent) elle préconise de 0 à 40 kg/ha SO3 avec une préférence pour les azotés soufrés. Pas d’enquête permettant de cerner les pratiques réelles des céréaliculteurs.
Il n’y a aucune donnée sur les cultures fourragères qui sont pourtant très consommatrices de soufre.
Les producteurs d’engrais ainsi que la distribution propose une offre large d’engrais contenant du soufre : les positions commerciales se prennent toutefois tôt compte tenu des achats de morte-saison par les distributeurs.